Lucas Lazzarotto
Belleville, mars 2017. Le Zorba. Tu peux arriver seul, c’est gai, mouvementé, excessif, j’avais un très mauvais appareil compact et une pellicule de 25 iso à gros contraste, je m’en sers quand même, ça passe, même avec le flash, j’ai l’air d’un fou, ça va, pas d’embrouilles. Ca sursaute dans la nuit de l’homme qui boit, je me dis pas que je vais faire de bonnes photos, est-ce que c’est pour se donner un rôle, prolonger un élan, continuer quelque chose, je suis jamais assez sérieux, et puis ? Je me cache derrière l’appareil, ça jalonne une certaine solitude, j’ai atteri sur cette terrasse crasseuse, ça fera 26 photos dont la plupart sont à jeter. Je déroule quelques photogrammes là où je traverse la nuit. Ces gens sont des fantômes, je les ai retrouvé bien plus tard dans la chimie et comme au scan le résultat était atroce il fallait faire des tirages. Là ils existent, ils sont présents dans ce fond noir, ils représentent un accès à l’obscurité, le désir d’ivresse, de dépense.
Bio :
Né en 1988 à Genève. Etudes à Paris. Histoire de l’art, paysage, marche à pied. Fréquente l’Etna, laboratoire de cinéma argentique à Montreuil. Utilise des supports périmés et a du mal à choisir un seul appareil photo, beaucoup de coups dans l’eau. Essaye de faire mieux.